Je vous parlais il y a peu de l’importance, entre autres, de « rendre grâce ». C’est un point si essentiel que j’aimerais y revenir afin de l’approfondir, et de l’illustrer par quelques exemples. En fait, nous allons voir qu’il peut s’analyser de façon très scientifique.
On doit accorder une grande importance au fait de « rendre grâce ». Un savoir-faire simple, pourtant oublié ! Auparavant, c’était enseigné de façon religieuse… et quoi qu’on pense de la religion, celle-ci, lorsqu’elle était bien enseignée, avait pour avantage de nous inculquer certaines valeurs universelles. Nous allons voir que ce point peut s’analyser de façon très rationnelle.
. Exemple 1 : l’assimilation des aliments
Vous avez faim. Vous pouvez manger n’importe quoi à la va-vite, en pensant à autre chose, en continuant de travailler, en tapotant sur votre mobile. Et vous aurez peut-être l’impression de bien vous nourrir… Seulement, la nourriture, qu’elle soit de qualité ou non, il faut l’ingérer, l’intégrer dans l’organisme. Cela ne peut se faire sans votre complicité. Pour bien assimiler, il faut :
1 – mastiquer. Ne pas manger vite ! Donc, prendre son temps…
2 – s’apaiser. Ou au moins accueillir la nourriture avec bienveillance, en considérant ce qu’on mange.
Bref, prendre le temps d’apprécier le moment, et lui rendre grâce.
Les résultats sont nombreux :
– On a besoin de moins manger, car la nourriture est mieux assimilée par le corps.
– On s’offre une vraie pause, en se faisant plaisir.
– On a tendance à mieux choisir ce qu’on mange, à cuisiner, à éviter la malbouffe.
– On digère mieux, on est plus à même d’être de nouveau dynamique dès la fin du repas, sans fonctionner au ralenti les deux prochaines heures durant.
Exemple : la pause.
Comment répartir une journée ? Comment marquer une transition entre un acte et un autre ? (Entre l’acte de travailler et celui d’être avec son conjoint, notamment). La transition est d’autant plus importante que s’en passer risque de mélanger les éléments. On se met à penser au travail lorsqu’on est chez soi, à songer au week-end quand on est au travail… Bref, on est de moins en moins dans l’instant présent, toujours projeté ailleurs dans l’espace ou le temps.
Prendre le temps d’une pause, et prendre le temps d’apprécier cette pause renforce les temps d’activités.
Ensuite, dès qu’on est de nouveau actif, on a davantage d’inspiration et d’énergie. Le souci est qu’on a tendance à considérer nos journées d’un regard stakhanoviste. Il FAUT tel nombre d’heures de travail, tel nombre d’heures pour telle autre activité dans la semaine, etc.
(Nota Bene : ou bien au contraire on cherche à faire le moins d’heures possibles et à partir au plus tôt… Ce n’est pas mieux).
En retirant le côté quantitatif pour préférer le côté qualitatif, on s’active plus efficacement, et dans un plus grand bien-être. Cela ne veut pas toujours dire qu’il faut travailler moins… mais surtout travailler mieux, et différemment.
Autre exemple : la communication.
Bien souvent, on a le sentiment de ne pas être écouté. De parler dans le vide, du moins à certains moments, à certaines personnes. Pour avoir des chances de se comprendre, il y a des bases à respecter. L’une d’entre elles : prendre le temps. Prendre le temps de considérer l’autre, l’écouter, considérer son propos plutôt que lancer immédiatement mésentente ou débat contradictoire. Savoir faire preuve d’empathie, se placer du point de vue de l’autre afin de s’enrichir l’esprit. Si on réagit vivement dès que l’interlocuteur a terminé sa phrase, on risque de parler sans réfléchir.
Autrement dit : il faut prendre le temps d’apprécier. Puis de rendre grâce pour le moment passé avec cette personne : ne pas hésiter à la remercier pour l’échange.
Est-ce que cela vous permettra de communiquer parfaitement ? Sans doute pas. Mais vous communiquerez mieux, comprendrez mieux autrui et saurez mieux vous faire comprendre.
Inspirez-vous de ces exemples afin d’appliquer le même schéma à d’autres cas. Comme vous pouvez le constater, la technique est simple autant qu’efficace. Alors pourquoi s’en priver ?
S’il n’y avait qu’un élément à retenir de tout cela, ce serait le suivant :
prendre le temps de considérer ce que l’on vient de vivre.
A la fin d’un échange, prendre quelques secondes pour apprécier le fait d’avoir eu cet échange. Après un repas, prendre un instant pour apprécier le fait d’avoir vécu ce repas. Vous verrez, cela peut changer la vie !
Nota Bene : Contre toute attente, ça fonctionne aussi pour le négatif. Bien sûr, pas dans le sens « d’apprécier » telle expérience négative que l’on vient de vivre, mais dans le sens de la considérer. Au lieu de fuir, de nier ce qu’il vient d’arriver : on se calme, on ferme les yeux et on prend conscience du fait. On parvient ainsi bien mieux à passer ensuite à autre chose.