Il est essentiel de ne plus associer cigarette et apaisement. Pour tout fumeur, cette association est pourtant logique :
– un, on se sent stressé,
– deux, on fume,
– trois, on est apaisé.
Comment contredire cela ? Eh bien si, nous allons le contredire. Voici un cas dans lequ survient le schéma que nous venons de décrire :
Un évènement désagréable survient, ce qui entraîne un stress.
Dispute avec le conjoint, votre enfant qui vous agace, un embouteillage interminable, une panne d’ordinateur, un « coup de bourre » au travail dans lequel il faut carburer pour terminer à temps…
En vous calmant avec une pause cigarette, vous vous mettez dans l’esprit que c’est la cigarette qui vous a calmé. C’est faux !
Tout d’abord, étant fumeur, un élément stressant vient s’ajouter à chaque évènement stressant de la vie : le manque de nicotine. Oui, tout événement stressant est ainsi intensifié !
La cigarette n’apaise donc pas le stress causé par l’évènement, mais avant tout le stress causé par le manque de nicotine. C’est le serpent qui se mord la queue.
C’est le principe de toute drogue : une drogue n’offre pas un apaisement, mais :
un stress (un manque) qui est momentanément apaisé par une dose
C’est une totale fumisterie !
Ensuite, cette pause cigarette vous calme parce qu’il s’agit… d’une pause. Une pause, en cas de stress, c’est ce que fait toute personne ayant un peu de bon sens. On se calme, on respire lentement, on sort faire quelque pas, ou bien on s’allonge. Bref, on détend corps et esprit. Cette pause est-elle autant efficace sans cigarette ? Elle l’est davantage.
Nota Bene : Relisez bien le paragraphe précédent, c’est un point fondamental pour la suite. La cigarette n’apporte pas d’apaisement dans l’absolu.
Elle apporte un apaisement uniquement PAR RAPPORT au manque de nicotine.
Une fois que ce manque a été comblé par une cigarette, vous venez de remettre en votre organisme un « stress en attente ». D’ici peu, vous ressentirez donc un nouveau stress, également dû au manque de nicotine, que vous réglerez par une nouvelle cigarette. Et ainsi de suite… c’est un cercle vicieux. C’est sans fin ! Tout le reste n’est que du mental. Vous imaginez ressentir un stress par rapport à (par exemple) la journée de travail que vous venez de passer, et que c’est la cigarette qui vous déstresse. En réalité, il faut dissocier les éléments :
. Il y a d’une part un stress dû à la journée de travail que vous venez de passer. Ce stress-là se règle en prenant une douche, en faisant une pause, en respirant à la fenêtre, en se faisant une petite infusion…
. Et il y a d’autre part un stress dû au manque de nicotine. Stress qui se règle momentanément par une cigarette.
Ne mélangez plus les deux éléments. Il est très important de les dissocier à chaque fois. De se le remettre en tête, le noter, se le répéter ! Pas comme une méthode Coué, mais pour en prendre enfin vraiment conscience.
Nota Bene : Certains me diraient « oui mais depuis le début, on ne parle que des données du problème ». Oui et non : car arrêter la cigarette est avant tout une prise de conscience. Et la prise de conscience, le déclic, est difficilement possible sans compréhension du phénomène.
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