Le jeûne, c’est faire le choix de ne pas manger pendant un certain temps, de façon contrôlée et raisonnée, sans se mettre en danger. Il y a différentes façons de faire, de se préparer, de mener le tout. Que se passe-t-il à l’intérieur du corps, au cours d’une telle période ? Il en profite pour se désintoxiquer de tout ce qui l’encombre.
On pense à tort qu’il suffit de quelques heures pour digérer, et que le transit intestinal fait le reste. En réalité, il faut bien plus de temps à l’organisme pour entrer en phase de régénération. Même après cinq ou six heures sans manger, il subsiste en vous :
— Des cellules mortes, qui se sont accumulées depuis longtemps et ne partent pas toutes, même avec des soins de visage ;
— des substances toxiques aux pouvoirs pathogènes : les toxines ;
— des stocks de graisse qui amoindrissent les capacités physiques et fatiguent le cœur ;
Lorsque vous ne mangez pas pendant un certain temps, au moins davantage que le temps classique séparant un repas d’un autre, le corps débute une régénération en profondeur et élimine de premières toxines. C’est là que le mental se met à réclamer sa dose (de sucres, graisses, vitamines, calories…) afin de chasser cet inconfort. La faim est naturelle, et provient du fond des âges.
Notre nature animale, profondément ancrée en nos gènes, occasionne des sensations de faim urgente. Autrefois, ne pas partir à la chasse tout de suite, c’était prendre le risque de ne pas pouvoir manger plus tard.
Toute chasse restait incertaine, on n’avait aucune garantie de trouver du gibier… même la cueillette était aléatoire.
C’est depuis la naissance de l’élevage et de l’agriculture que les choses ont changé. Notre nature animale n’en a pas pleinement conscience : nous évoluons plus vite que nos gènes, et il y a une sorte de décalage entre notre nature humaine et notre nature animale profonde. L’animal se rue sur la nourriture par instinct de survie.
L’instinct animal nous pousse à profiter de toute nourriture présente
– notre nature humaine nous pousse à la modération.
L’instinct animal nous donne des envies sexuelles pulsionnelles – notre nature humaine nous incite à la communication (drague, séduction… ou selon le cas, simple désir qui reste inassouvi, et que l’on contrôle).
L’instinct animal nous pousse à l’agressivité – notre nature humaine au pacifisme.
Etc.
Il y a une sorte de petit « conflit » presque constant.
Pourtant, même les animaux, en certains cas, connaissent le jeûne !
Notre nature, toujours (en partie) animale, a conservé cette sorte d’angoisse liée à l’alimentation. Urgence, sauver sa vie, peur de mourir de faim, crainte de ne pas perpétuer l’espèce… C’est pour cela qu’un animal domestique aura tendance à manger plus que de raison si on lui en donne l’occasion. Idem pour un enfant et… même un adulte ! C’est ce qui mène au surpoids, et dans le pire des cas à l’obésité morbide.
Les commerçants ont conscience de ce mécanisme alimentaire,
en nous proposant à manger à chaque coin de rue. C’est encore pire en de nombreuses zones des U . S . A. (mais pas seulement), ou la sollicitation alimentaire est permanente. Et comme si ça ne suffisait pas, on a tendance à se réfugier dans le grignotage pour se sentir mieux ou calmer ses angoisses. Ces entreprises sont malines : elles nous étudient, connaissent notre nature animale et savent l’utiliser ! A nous d’être plus malins qu’elles. Ce n’est pas si compliqué…
La faim procure donc un inconfort. Jeûner, c’est aller au-delà de cet inconfort, et ce jusqu’à ce que ce qu’il disparaisse, en partie ou en totalité. On entre alors dans un état de bien-être et de ressourcement. C’est un effet paradoxal, que nous verrons en détail un peu plus loin :
on n’a pas de plus en plus faim au fur et à mesure du jeûne,
c’est même plutôt le contraire ! Très faim au début, puis de moins en moins.
Au cours de la période, on se sent peu à peu mieux dans son esprit. Dans sa tête, dans sa peau, dans son corps… On ne se rend alors pas toujours immédiatement compte des bienfaits s’opérant dans l’organisme. On les constate plus clairement ensuite.
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