Porte-moi bonheur petit porte-bonheur

Quelques extraits choisis de mon recueil “Petites histoires pour chasser les mauvais esprits”…

Des fourmis dans la tête

Trois-cent-soixante-cinq jours par an et des poussières

La nature fusionne au grand jeu du cadavre exquis :

De la ruche à l’abeille, de l’abeille au pollen, du pollen à la fleur, qui se rend à la terre, à l’arbre, au marron, à la graine, au pommier, à la branche, au nid, au rouge-gorge…

Et ça continue. Ouf ! Pour un peu

Le pollen atterrissait sur nos tartines

La fleur chez le fleuriste

L’arbre sous nos écrits

La pomme dans notre estomac

Et la chaîne était brisée

N’y pensons plus, faisons comme elle

Respirons-la

Viens avec moi et fusionnons

Sous le grand châtaignier

Toi, moi, l’arbre

Egalent un

Cherche…

C’est partout que je te retrouve

En cette mèche de cheveux

Cette allure, ce pas, cette démarche

Cette jolie fille aux yeux verts

Un mouvement, un tintement

Un bruit de pas

Lourd ou léger

Ou encore une voix, quelque part… par là

Partout des mises en scène

Au metteur inconnu

Voilà pour ma peine

Dans la rue ton image

Est multiple mirage au millier de visages

Un supplice qui me ravit

Me fait roucouler de plaisir

Un désir qui m’effraie

Et me fige sur place

Je dois rester de marbre, de neige, de glace

Pour résister à la tentation

Ne pas m’hypnotiser

Ni tomber en extase

Lorsqu’on chute, on ne peut savoir

Quand l’on s’en relèvera

Même si le choc est doux

Un monde hanté

Des plus jolis fantômes

Toi dans ma tête

N’en sors pas

On y est si bien tous les deux

Cœur à cœur

Cœur de terre

Cœur de pierre

Ou d’artichaut

Larme qui brille

Larme de fille

Ou de croco

Sans mot dire il s’efface

A trop médire il s’enlise

Le petit sentiment de glace

Qui dérive sur la banquise…

La brise enlace les vieux jours

Délaisse les traces alentours

La cicatrice se rouvre, le pauvre cœur saigne

Mais le sang circule au cœur des veines

Et reste chaud

Carnage de neurones en phase d’extase

Tout seul ? Peut-être… c’est toujours mieux que rien

Interlude de lune

Ma petite sœur de fée

Qui vague et vogue dans les étoiles

Myrtille, framboise, comète

Tout ceci n’a aucun sens

Juste le plaisir

De me fendre de quelques lignes

Dans l’attente du métro qui se fait désirer

Je couche sur papier

Des mots que j’aime bien

Qui ne veulent rien dire

Tout du moins pas grand-chose

Juste pour la musique

As de pique, clafouti, grelot

Ce n’est pas écrire « grelot » qui en fera apparaître un

D’ailleurs à quoi bon

D’ailleurs si c’était vrai

J’aurais écrit bateau plutôt que grelot

Après tout, tracer un mot, le concevoir, l’imaginer

C’est déjà un peu le faire exister

Et peut-être, oui peut-être

Qu’elle existe vraiment quelque part

Ma petite fée de lune

Laquelle ? Qui sait

Toutes, je veux bien

Parce que je le vaux bien

Fée soleil, fée volcan

Fée Viviane, féerie

Fée nuage, fée de lune

Et fée mer…

Et à chacune d’elle

Au creux de leur aile

Je dirai tout bas :

Porte-moi bonheur petit porte-bonheur

Fais-moi peur, fais-moi rire

Fais-moi mal, fais-moi vivre

Fais-moi le soleil et le volcan

Le nuage et la dune

Et surtout, sur la mer

L’éphémère

Reflet de la lune…

Le bébé d’ailleurs

Ô toi enfant de lumière

A jamais incréé

Pourtant si présent

Pourtant si vivant

Au-dessus de nos têtes et en nos cœurs

Partout et nulle part, omniscient tel un dieu

Patiente. Ici le temps n’est pas le même

Pour nous, ta mère et moi, il passe trop lentement sans toi

Un jour viendra où nous te rejoindrons

D’ici là, nous te ferons

Le plus grand nombre de fois

Que chacune de nos tendres nuits te fasse naître

Quelque part

En quelque endroit du septième ciel

Entre un nuage et un rayon de soleil

Créateurs de vie, mille fois parents

Chaque soir, en un endroit sur terre

Explose ainsi un orgasme de fécondité

Et un bébé d’ailleurs

Etre de lumière

Fruit d’amour

Perçoit la nuit

A défaut de voir le jour

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