Une multiplication de l’information… qui pousse à s’en détourner
En préambule, j’aimerais définir ce qu’est une source d’information. Une source, ou un média, est une structure professionnelle ou amateur qui délivre du contenu sous différentes formes. Les thèmes et sujets sont illimités. On croit à tort qu’un média est uniquement un organisme informant sur l’actualité du monde. Un blog d’opinions philosophiques est également un média. De même qu’un site sur le yoga ou le monde de l’art, tant qu’il y a une notion de recherches, d’opinions, d’actualités.
Dans notre époque charnière, les risques d’être manipulé n’ont jamais été si nombreux, et surtout si diversifiés. Tout d’abord, les sources se sont multipliées… ce qui peut être un avantage comme un inconvénient. Avantage ? A toute théorie on peut trouver une (ou plusieurs) contre-théories, et des avis contraires. Même s’il faut parfois bien chercher, et même si les opinions opposées ne sont pas toujours pertinentes. Désavantage ? La démultiplication des sources entraîne la confusion. Il y a tant à voir, à faire, à lire, à entendre…
Les sources sont si nombreuses qu’on finit par se borner à un seul média, ou quelques-uns mais allant tous dans le même sens : c’est le fameux biais de confirmation !
On adore s’accrocher à tout ce qui confirme nos convictions.
Logique. Mais résultat : de moins en moins d’esprit critique et de remises en question. Autre effet pervers : on se jette sur mille sources, on les consomme à outrance, et plus on voit / lit / écoute, moins on retient.
Qui pourrait être abonné à une centaine de chaînes Youtube tout en consultant une centaine de blogs informatifs ? Il faudrait y passer tout son temps, et encore plus on « consommerait » de contenus moins on les retiendrait.
Une source médiatique ne sert à rien si elle n’a aucune utilité au quotidien. Si elle entretient le mal-être ou les biais de confirmation, elle est plus néfaste qu’autre chose.
C’est pour cela, par exemple, que regarder une chaîne d’info en continu est contre-productif. Une fois qu’on est au courant du principal, il est inutile de connaître tous les détails supplémentaires, et de suivre chaque jour un « feuilleton d’infos » qui ne prend jamais fin.
S’informer jour et nuit embrume l’esprit et éloigne de la réalité du monde.
Il en est ainsi des geeks « conspirationnistes ». Plus ils cherchent de l’info « dissidente », plus ils s’opposent à leur famille, amis et connaissances. Ce qui leur donne envie de s’enfoncer plus encore dans leurs théories, car l’incompréhension de l’entourage vient, à leurs yeux, le justifier (les gens seraient dans « l’ignorance »…).
Un peu comme les témoins de Jéhovah qui, à chaque fois qu’on leur claque la porte au nez (soit au moins 99 fois sur 100), y trouvent une raison supplémentaire de penser que le monde va mal et a besoin d’être sauvé. Plus le « dissident » se persuade d’être impossible à manipuler tout en pensant son entourage manipulé, plus ce dissident est manipulable. Sacré paradoxe.
Nota Bene : Par ailleurs, on a tendance à trop s’informer dans l’idée d’être dans le monde réel, de connaître l’époque. Certes ! Seulement, l’info n’est jamais exhaustive. L’info est triée d’abord (des tas d’infos nous échappent en permanence) puis présentée et mise en scène d’une certaine façon (forcément subjective). Même lorsque la présentation est neutre en apparence, on cherche à peu près toujours à nous délivrer un message. Aussi, est-on tant que cela dans le monde réel en regardant les infos ?
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