On a un peu tout raconté sur la pratique du jeûne. Différentes méthodes, origines, vertus… Il arrive que le discours soit extrême, ou dogmatique. De fait, les idées reçues sont nombreuses. Est-il vraiment possible que l’organisme possède ses propres solutions aux problèmes qu’il rencontre ? Pour être en bonne santé, ne faut-il pas plutôt des remèdes conçus par des spécialistes et vendus dans le commerce ?
A moins que la nature fasse bien mieux les choses qu’on ne le croit… Mais il ne s’agit pas d’opposer une solution à une autre. Autrement, on tombe dans l’extrême. Et que les maladies seraient provoquées par l’esprit, et que le corps peut se soigner lui-même de n’importe quel mal…
Cet état d’esprit peut avoir de lourdes conséquences !
. Mise en danger de soi ou d’autrui (son enfant par exemple) car refus de suivre tel traitement.
. Biais de confirmation constant (on n’est plus objectif, on cherche toujours des éléments nous confortant dans notre pensée et on fuit le reste).
. Discrédit (en nous voyant, l’entourage se met à voir le jeûne comme une pratique d’illuminés !).
Ce n’est pas que les vertus du jeûne soient clairement définies :
en un sens on pourrait se dire que tout est possible, en tout cas beaucoup. Pourquoi pas ? A condition de ne surtout pas faire n’importe quoi. Tout d’abord, cela va de soi, ne pas jeûner n’importe comment : ce guide est là pour ça. Aussi et surtout, très important, que le jeûne ne vienne pas REMPLACER quoi que ce soit au niveau médical. Si vous êtes atteint d’un mal particulier et que : 1 – il n’y a aucune contre-indication médicale s’opposant au jeûne (de fait, renseignez-vous avant auprès d’un médecin) et 2 – que vous suivez scrupuleusement le traitement et les conseils de la médecine, là oui les conditions sont réunies pour tenter un jeûne.
Hormis cela, bien entendu, la plupart des jeûnes s’entreprennent lorsqu’on ne souffre d’aucun mal spécifique : c’est encore le mieux.
On associe souvent le jeûne à un concept de pureté et de retour aux sources. Par son aspect spirituel, on y voit également une façon de se ressourcer et de faire le point. Si ces bases sont véridiques, il y a également nombre de croyances populaires au sujet de cette pratique ancestrale…
Un exemple parmi d’autres : on associe souvent jeûne et religion, bien que la plupart des jeûnes se font aujourd’hui de façon très neutre. Il est logique que les croyants vivent le jeûne via leur rapport au divin… dans le même temps, eux-mêmes considèrent cette pratique comme liée, avant tout, à la santé.
La liste des idées reçues serait longue.
Le jeûne serait synonyme de souffrance, serait dangereux, imprudent…
Et à l’extrême inverse, il permettrait de guérir n’importe quelle maladie, même les plus graves… !?! Dans ce guide pratique, aucune promesse grandiloquente. Je me contenterai de vous garantir qu’un jeûne bien mené est excellent pour la santé. Sous peu, vous le constaterez par vous-même.
Simple… mais… est-ce si simple ?
En un certain sens, non. Peut-être parce que c’est nous qui sommes trop compliqués. La première barrière est la prise de décision, et elle sera peut-être confrontée à votre entourage. Si vous en parlez autour de vous, ne vous étonnez pas d’entendre mille conseils partant dans tous les sens. Mais aussi et surtout des paroles décourageantes. On en compte principalement de deux sortes :
– On réagit comme si vous alliez franchir l’Himalaya. « Houlà… eh bé bon courage ! » / « alors moi je pourrais jamais… » / « tu vas quand même pas faire ça !?! » / « pfiouuu, moi rien que le matin il me faut absolument mon petit dèj’ »… Et pour peu qu’on soit sensible, chaque nouveau propos nous plombe !
– On s’érigera en « connaisseurs » et on trouvera mille raisons de vous déconseiller cela. Dangereux, risque de malaise, antinaturel, extrémiste… D’une façon plus générale, il est étonnant de voir tant de gens tenir des certitudes sur tant de sujets. Scientifiques, médicaux… Soudain, tout le monde est « spécialiste ».
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