Un enfant jamais à la mode. Jusqu’au jour où…

Tom est ami avec les gnomes de la forêt. La veille, il s’est battu avec eux, ces derniers lui ayant ENCORE fait une mauvaise blague. L’incident va déboucher sur une sacrée surprise… Extrait de mon recueil d’histoires ludiques et philosophiques pour toute la famille “Les contes du Chat Farceur”.

Tom ne s’éveilla que le lendemain matin. Il était déjà tard ! Ses parents, partis au travail, lui avaient préparé le petit-déjeuner. Il eut à peine le temps de manger, vite, vite, il allait être en retard. Ah là là… quelle vie ! Juste avant de partir, Tom s’observa dans le miroir.

Catastrophe !

Dans la bataille, le garçon s’était amoché comme jamais. Tout ce que les gnomes avaient confectionné était parti, et ce qu’il y avait en dessous était en sale état. Retour à la case départ ! Ou plutôt non, c’était encore pire qu’auparavant. A cause de la bataille, le t-shirt avait des trous partout. Le jean était tout déchiré. Comme sa ceinture s’était perdue, son slip dépassait du pantalon.

Les chaussures semblaient avoir quinze ans d’âge. Quant à ses cheveux, c’est comme si on y avait fait exploser un pétard. Et comme par hasard, c’était pile le jour de lessive : tous les autres vêtements étaient en train de sécher. Aucun moyen de se changer ! Et sans compter l’œil au beurre noir, les bosses et les bleus.

Le garçon eut presque envie de faire l’école buissonnière.

Mais bon, au point où on en était, quelques vannes supplémentaires il n’était plus à ça près. Et allez, encore un jour de moqueries ! Si ça continue, il allait se bagarrer aussi avec les copains…

Vraiment ? A son entrée dans la cour de récréation, quelle ne fut pas sa surprise.

« Waow ! Tu t’es fait un look destroy (*), trop fort ! »

Tom crut d’abord à une énième plaisanterie. Mais non, c’était bien un compliment. Qui fut confirmé par les suivants.

« Tom est devenu punk (*), ça assure ! »

« C’est le meilleur look métal que j’ai jamais vu ! »

« Tu ressembles au chanteur du groupe Total Destruction ! »

« Comment t’assures quand t’es en destroy ! ».

Tom était devenu « destroy », « punk » et « métal ». Il ne comprenait pas ce que ça signifiait, si ce n’est l’essentiel :

il était devenu classe, il en jetait, il était enfin populaire !

Si, vraiment. Même la belle Nathalie, la plus jolie fille de l’école, n’arrêtait plus de le regarder. Même la maîtresse lui dit, ravie « Comment t’assures grave, gars ! » (Tout compte fait c’était une maîtresse un peu idiote).

« Les copains-copines sont vraiment incompréhensibles. Un jour se moquent, le lendemain m’admirent… Pourquoi diable ce look serait mieux que celui d’hier ? Je le trouve tout aussi ridicule » se dit Tom. Mais il préféra ne pas trop chercher à comprendre et profita de son succès toute la journée. L’enfant raconta qu’il écoutait de la musique « métal » super fort dans sa chambre toute la nuit, qu’il s’était battu contre des voyous, qu’il fumait des cigarettes en cachette, crachait par terre dans le salon, avait un tatouage de tête de mort sur la fesse droite, était recherché par la police, l’armée et les services secrets.

Bref, il raconta absolument n’importe quoi, toutes les pires bêtises qui lui passaient par la tête,

et plus il parlait plus on le croyait, et plus on le croyait plus on l’admirait.

Ce soir-là, Tom s’endormit avec le sourire. « En un sens c’est un peu grâce aux gnomes », dit-il tout haut en fermant les yeux.

Chapitre 5 — Des copains de plus en plus bizarres…

C’était le week-end. Tom avait passé une semaine fantastique. Il avait même embrassé Nathalie, sauf qu’elle s’attendait à un baiser sur la bouche, et comme il lui en fit un dans l’oreille il avait pris une gifle, mais ce n’était pas grave.

Tom était si heureux qu’il revint en forêt distribuer aux gnomes autant de bisous qu’il leur avait donné de coups de poing. Ce qui faisait des tas et des tas de bisous. Finalement ils se bagarrèrent de nouveau, cette fois juste pour rire.

Tom n’avait qu’une peur : que tout cela retombe. Les copains-copines étaient si bizarres ! Pour le garçon, les gnomes étaient en fait bien plus faciles à comprendre que les humains. Si les camarades s’étaient mis à l’admirer du jour au lendemain, ils pourraient tout autant… l’ignorer du jour au lendemain. C’est souvent ainsi avec les modes : ce qui est au centre de toutes les attentions devient ringard peu après. C’est pour ça que c’est infernal !

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