Comment passer de consommateur passif à consom’acteur actif

Le nombre n’est rien… l’action est tout

Il y a peu, une amie se désolait de l’audience d’un extrémiste sur Internet. « Regarde sa vidéo d’analyse sur les attentats, il en est à presque 800.000 vues. Ça me rend malade ! ». Je me souviens tout d’abord lui avoir dit que ce genre de mauvaises nouvelles, c’était comme la peur des attentats : pour ne plus avoir à la subir, il suffisait juste de se couper de certaines sources d’informations. Là en l’occurrence, il lui suffisait de ne plus consulter l’actualité de l’individu en question. Puis, au cours de la conversation j’ai ajouté en substance : « 800.000, ou 500.000, ou 2 millions. Oui d’accord… mais pour quoi faire ? ».

Car dans le monde des médias et tout particulièrement sur Internet, le nombre est très illusoire. Imaginez que vous défendiez une cause. Exemple : vous voudriez que les citoyens mettent différentes choses en place afin de reloger tous les sans-abris. Vous ouvrez donc votre propre média afin de promouvoir votre cause. Chaîne Youtube, blog, articles… Peu à peu vous êtes référencé, suivi, et même invité dans quelques radios locales. Tout semble aller pour le mieux…

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Ou pas. Cela dépend de votre objectif et des résultats. Si vous vouliez devenir blogueur ou journaliste indépendant, vous pourriez être sur la bonne voie. Mais si vous souhaitez faire avancer votre cause, votre audience n’est pas essentielle. Tout dépend de son répondant, et de qui vous suit.

. Si vous êtes suivi par des internautes suivant également une centaine d’autres sources et se contentant de consommer vos contenus sans réfléchir, vous pourriez même être suivi par 10 millions de personnes que cela ne servirait strictement à rien.
. Si vous êtes suivi par 5.000 personnes très sensibles à votre discours et prêtes à agir, votre média peut faire bouger bien des choses.
. Si vous êtes suivi par 200 personnes mais qui sont toutes de hauts fonctionnaires, votre média peut faire bouger les lignes encore bien davantage.

L’étonnant cas Asselineau

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Cela m’a fait « tilt » lors des dernières élections régionales (de 2015) concernant le cas du parti politique UPR, de François Asselineau. (Je cite cet exemple simplement pour démontrer mon idée : il n’est pas dans mon propos de dire que ce parti présente de bonnes ou de mauvaises idées). Ce petit parti a pour objectif la sortie de l’U.E., de l’Otan et de la monnaie unique. Un débat public évidemment bien compliqué à mettre en place. Silence médiatique, censure et audience modérée. Ce parti compte quelques milliers d’adhérents et quelques centaines de milliers d’internautes sympathisants, mais comme de nombreux autres mouvements dont on n’entend jamais parler et dont l’impact n’a aucune incidence.

Certes, les résultats de ces régionales sont restés très confidentiels pour ce petit parti. Néanmoins, avec de touts petits moyens et une audience intimiste, il a réussi…
. À faire mieux que d’autres petits partis dont on parle beaucoup plus et depuis des années (comme le NPA, ou plus récemment le parti Nouvelle Donne).
. À réunir près de 200.000 électeurs.
. À être invité dans de nombreux médias locaux.
. À s’afficher dans toute la France (affiches électorales, professions de foi et bulletins).
. À présenter près de 2.000 candidats !

Vous me direz, pour que les idées de l’UPR aboutissent, il y a encore un chemin considérable. Et vous aurez raison. Il va sans dire que le président de ce parti ne se faisait pas d’illusions, et n’espérait nullement remporter ces élections. Son souhait était avant tout de faire entrer l’objectif de son parti dans le débat public. Et je pense qu’il a fait, à cette occasion, un grand pas en avant. Pourquoi ? Parce que les personnes qu’il touche, même si elles ne représentent que 0,1 % de la population (voire moins) ne sont pas des consommateurs passifs mais des consom’acteurs. Des hommes et femmes qui parlent autour d’eux de cette cause, qui parfois militent, relaient des articles et vidéos, ou donnent de l’argent. Une seule de ces personnes actives valent davantage que 10.000 vues « passives » sur Youtube.

Non, tous les consommateurs ne se valent pas

Adhérer, acheter, donner, militer, regarder… Tout a un sens. Les actions les plus anodines ont des répercussions. Et j’irais même plus loin : un seul et même acte peut avoir un impact différent. Voyons pourquoi…

Supposons que les achats de vêtements « made in China » baissent drastiquement en France. Avant de proposer d’autres produits ou d’investir davantage dans d’autres pays, les commerçants chinois chercheront tout d’abord à connaître la cause de cette baisse. Analyses, études, questionnaires de consommateurs… les moyens sont nombreux. Et des conséquences seront tirées de tout cela.
Si la raison est…
– que les vêtements chinois sont réputés de mauvaise qualité, ils lanceront des campagnes de communication afin de faire évoluer ce qu’en-dira-t-on.
– que les gens sont racistes et n’aiment pas les chinois, ils chercheront à faire assembler leurs vêtements dans un autre pays.
– que la Chine a pour réputation de faire travailler ses employés dans des conditions déplorables, alors les conditions des employés s’amélioreront peu à peu.

La raison pour laquelle on consomme ou on boycotte un produit a donc bel et bien une incidence. Même Mac Donald’s a été forcé de veiller à une meilleure qualité de nourriture (Hum ! Ou une un peu moins pire…).

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Nous sommes tous interconnectés… et les petits ruisseaux font vraiment les grandes rivières

Ceux qui ont 40 ans et plus s’en souviennent souvent. Il y a aujourd’hui de nombreux domaines qui étaient hier inconnus, et qui aujourd’hui sont devenus culturels.
Il fut un temps où on ne parlait presque pas des méfaits de la cigarette. Ceux qui tentaient de sonner l’alerte étaient considérés comme des ringards, des personnes rigides. Aujourd’hui, dès qu’on évoque le tabac on parle de ses conséquences sur la santé.
Il y a 20 ou 30 ans, le bio était très marginal. Aujourd’hui on le trouve partout, même dans les hypermarchés.
Sans même parler de bio, beaucoup dénonçaient auparavant l’élevage intensif et la malbouffe. Sans recevoir d’écho réel. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de bien-être animal, d’éthique, et des dangers de l’élevage intensif.

En fait, on remarque que bien souvent, il suffit de repérer ce qui est aujourd’hui naissant pour avoir une idée de quoi demain sera fait. Pour exemple, certains scientifiques commencent à se tourner vers les thérapies alternatives et (si!) le magnétisme. On évoque aussi plus souvent les habitats écologiques et alternatifs.

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Vous aussi, devenez semeur de graines

Vos choix d’aujourd’hui contribueront à déterminer la société que nous aurons demain. N’ayez aucun doute là-dessus. Nos actes se répercutent et influencent les autres. Certains actes ont des répercussions situées à des milliers de kilomètres, dont nous n’avons même pas conscience. D’autres influent sur notre entourage, nos proches. Certes, ne soyez pas obsédé ou obnubilé par le moindre de vos gestes. Simplement, apprenez à agir avec éthique et conscience. Faites vivre vos idéaux et vos convictions dès à présent, coûte que coûte. Même avec de petits moyens, même via de petits actes vous paraissant anodins. Vous verrez, peu à peu ces idées grandiront et prendront de l’ampleur au sein de la société d’une façon presque « magique » (tout du moins, magique en apparence). J’en prends le pari.

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