Les pratiquants bien-être vivent-ils en dehors des réalités ?

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J’aurais également pu intituler cet article : « Les adeptes du développement personnel vivent-ils dans le monde des Bisounours ? » :-). Ou encore : « Vivons-nous sur un petit nuage ? ». (On évoque souvent les Bisounours dans ce genre de cas…).

Et j’avoue que parfois, je me pose effectivement la question. En fait, bien des magnétiseurs, professeurs de yoga, de reiki, shiatsu ou autre, qu’ils soient amateurs, pros ou semi-pro, vivent dans un paradoxe. Bien sûr, toute existence a sa part de paradoxes. Mais celui-ci s’est tant étendu qu’aujourd’hui, il existe un fossé entre le monde « classique » et le monde du bien-être. Alors que ce dernier devrait être populaire et s’intégrer totalement au premier. Je dirais même plus : c’est avant tout le public peu friqué et dans la galère qui devrait se tourner vers les méthodes de développement personnel, car c’est lui qui en aurait le plus besoin. Or, ce sont les gens que l’on rencontre le moins dans les cours et ateliers. (Sauf pour celles et ceux tels que moi qui n’exigent pas de tarif de base).

Cours et exercices pour s’apaiser et se sentir mieux… spécial bobos

(Bobo : contraction de « Bourgeois Bohème »).

Le marché du bien-être… n’était pas tout à fait un marché au départ. Nous étions plus dans le mode de vie, le bouche à oreilles. Et puis, tout cela a pris un essor considérable. Bonne chose ou mauvaise chose ? D’une part, si plus d’hommes et de femmes songent à se sentir mieux et à développer leur capital Zen, ceci est plutôt réjouissant. D’autre part, cela peut aussi signifier que nous sommes dans une époque de plus en plus angoissée. Les troubles nerveux, médicaments antidépressifs et arrêts de travail pour cause de Burning out n’ont peut-être jamais été aussi nombreux.

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De fait, le secteur s’est développé et même sur-développé, au point que bien des praticiens semblent galérer, concurrence oblige… tandis que d’autres ne proposent pas toujours des solutions très pertinentes. Comme toujours, là où l’argent s’introduit de façon massive, on perd en qualité et il y a trop de quantité. Beaucoup de tarifs ont également augmenté, et on ne compte plus les ateliers « spécial bobos » (qui ne disent pas leur nom) où le bien-être est associé au luxe.

Pilates, sophrologie, massage… mais où est passé le « vivre ensemble » ?

Mais si, voyons… ce fameux Vivre ensemble, ce mélange de classes sociales que l’on prône en hexagone (et du reste un peu partout ailleurs) à longueur de temps ? Généralement, plus on parle à tort et à travers d’un fait, plus on a du mal à le trouver. Et c’est bien là que le bât blesse. Quel que soit le lieu, le tarif, le style d’enseignement, on remarque que le mélange se fait très peu. Je ne prétends pas qu’il n’y a QUE des blancs du seizième arrondissement dans les ateliers de développement personnel. Je dis qu’on n’y retrouve pas du tout ce melting pot que l’on rencontre quand on se ballade aux Halles de Paris ou sur les quais de Seine. On y croise également très peu d’ouvriers et de classes précaires.

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Ce n’est pas qu’une question de tarifs. Le problème est plus complexe que cela. Il m’est arrivé de faire (et de donner) des ateliers gratuits ou à prix libre (j’en donne d’ailleurs toujours), sans que le public ne varie beaucoup. Ceci dit, les cours à prix libre restent trop rares dans le milieu (je ne suis pas le seul non plus, fort heureusement), et je pense que la piste est à explorer davantage. Au final, j’ai croisé beaucoup de praticiens n’ayant pas bien conscience des souffrances que leurs voisins rencontrent. Je ne jette la pierre à personne : tout est question de réseau. Le monde du bien-être a tendance à évoluer dans un cercle fermé (se voulant ouvert ! Mais fermé malgré lui. Étrange paradoxe, là encore) dans lequel les classes moyennes se réunissent pour évoquer ensemble leurs petits et gros soucis.

Des pistes pour ouvrir davantage les voies de la « zénitude »… tout en s’éloignant de l’état d’esprit « fric »

Que faire alors ? Je n’ai pas de solution miracle à proposer. Le souci du « Vivre ensemble » (qui fonctionne très peu dans notre pays… et peut-être même de moins en moins) s’étend à tous les domaines. Le travail, la culture, les lieux de vie… C’est un sujet très large. On retrouve le même problème, par exemple, à la M.A.C. de Créteil (banlieue parisienne), centre culturel intégré au cœur de la « capitale des cités » dans lequel 95 % des spectateurs ne vivent pas sur place. Ou encore aux concerts d’été du parc floral de Paris pour lesquels les spectateurs forment une forêt de cheveux blancs et gris 🙂 (j’en complexe un peu !).

Concernant le monde du bien-être, voici quelques pistes…

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. Intégrer les méthodes de bien-être à la vie quotidienne. Ne pas fouiller sans arrêt dans le passé ou le subconscient, mais concevoir des façons de vivre mieux au jour le jour, avec soi-même ET avec son entourage. En faire profiter son entourage pour toutes celles et tous ceux qui y sont sensibles !

. Se diriger davantage vers le « pas cher » et le « pratique » que vers la nourriture 100 % bio associée à des huiles essentielles et des recettes compliquées… Pour ma part, j’ai d’ailleurs commencé à vraiment bien m’alimenter en suivant des principes simples comme bonjour, et en cessant d’écouter les programmes complets où il y a mille choses à mettre en place (exemple : je me suis mis à boire plus d’eau minérale, telle la Volcania ou la Mont Roucous).

. Créer des partenariats avec des associations liées aux quartiers populaires. C’est d’ailleurs un des projets que je compte mettre en place cette année. Pourquoi ne pas enseigner la méditation avec A.T.D. Quart Monde ou le Samu social ?

. Multiplier les cours, stages et ateliers à tarifs libres. Est-ce viable ? Les professionnels ont des factures à payer et doivent se nourrir comme tout le monde, bien entendu. Mais je pense que si chacun accepte de jouer le jeu et de régler le prix juste, en fonction de ses moyens, l’affaire devient jouable.

Je suis à l’écoute de toute autre idée ! Quant à ces premières suggestions, je les mets en pratique peu à peu… Et suis ravi de pouvoir apaiser et relaxer également des gens qui ont peu (ou pas) de moyens.

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