Pourquoi les « loupés » éducatifs… sont nécessaires

Un parent cherche à tout enseigner, peu à peu, pas à pas, à un enfant en bas âge. Parfois ça passe… parfois non ! Lorsque ça ne passe pas, on pense alors parfois qu’on a tenté trop tôt de lui apprendre telle ou telle chose. Mais… est-ce si certain ?

Des résultats qui peuvent mettre du temps

S’il ne comprend pas ou n’y parvient pas, ce n’est pas grave.

Ne pas comprendre est une étape de l’apprentissage.

A force de ne pas comprendre, on décode, on analyse et on se met à comprendre. (Toutefois souvenez-vous : ne comprend-il vraiment pas ? Vous n’en savez rien. Il arrive que l’enfant comprenne bien plus qu’on ne le pense, mais ne le montre pas).

Si les résultats ne sont pas à la hauteur de vos espérances, ça ne fait rien ! Il ne faut surtout pas projeter un idéal sur lui. Certains parents tentent de modeler leur enfant : qu’il ait telles valeurs, telles pensées… Seulement, votre philosophie, vos opinions ne seront peut-être pas les siennes. Bien sûr, il est logique de vouloir transmettre ses valeurs à son enfant… Mais le mieux est d’éviter toute projection, et de ne pas parler tel un professeur attendant de bonnes ou de mauvaises réponses.

Soyez moins dans le jugement, surtout pour ce qui est lié aux points de vue,

pensées, opinions, philosophie de vie. Autrement, l’enfant n’aura pas de liberté de pensée. Il sera formaté à penser telle ou telle chose, sans que cette pensée soit un aboutissement, ni un choix. De plus, plus vous ferez passer vos valeurs en faisant le « forcing », plus vous serez intransigeant… et plus cela se retournera ensuite contre vous. Tôt ou tard, soit votre enfant suivra votre route et deviendra encore plus dur et intransigeant, soit il deviendra tout le contraire mais en vous rejetant. D’autant qu’il risque d’aller vers l’extrême inverse, ce qui ne sera pas forcément mieux.

Pour que l’enfant se forge une personnalité, il faut qu’il développe ses capacités / ressentis / réflexions propres, qui peuvent être très différentes (et parfois à l’opposé) de ce que vous attendiez. Peut-être souhaitez-vous en faire un poète et deviendra-t-il passionné de combat, ou l’inverse… Il faut accepter cette idée. Surtout, l’enfant ne doit pas se sentir dans un procès face à un juge.

Si chaque réponse, chaque comportement de sa part aboutit à une félicitation ou un reproche, il fonctionnera de façon binaire : soit enfant parfait à la recherche de la bonne réponse à fournir, soit ado rebelle au comportement contraire.

Revenons à l’exemple de la transmission du regard artistique. Si ça coince (exemple : il ne parvient à dessiner qu’au crayon et refuse le pinceau), réessayez un peu plus tard, d’ici quelques jours, quelques semaines, l’air de rien. Ne vous découragez pas en cas d’échecs répétés ! Persévérez sans le culpabiliser et la situation évoluera peu à peu.

Ce peut être aussi l’occasion d’étendre votre propre vision.

Il est possible que votre enfant n’aime tout simplement pas le pinceau… mais pourrait aimer la craie, le feutre, le marqueur ou autre ! Et si c’était simplement votre propre vision de l’art qui était trop réduite ? Ou vos goûts musicaux ? Sportifs ? De loisirs, de lectures, de sorties ?

Attention à la répétition pure ! Exemple : il ne parvient pas à prendre des décisions. Si, face à cela la question est toujours « quelle sortie tu veux faire ? » et que cela revient encore et encore, il y a risque de stress, et aussi risque de « l’effet professeur » (rechercher quelle est la bonne réponse à apporter plutôt que faire un libre choix). Au lieu de cela, posez-lui des questions faisant appel à la notion de choix. De temps en temps, pour de toutes petites choses.

Si vous sentez les questions trop « libres » et trop ouvertes, commencez par des questions binaires (« tu préfères ça ou ça ? »), et quand le choix est fait, tentez à chaque fois de lui faire expliquer pourquoi.

Montrez de l’intérêt pour chaque choix, chaque réponse

sans considérer qu’il y ait de bons choix / mauvais choix ou bonnes réponses / mauvaises réponses (dans la limite du bon sens bien entendu… s’il pense que c’est bien de traverser la rue sans regarder ou de frapper un camarade quand on est de mauvaise humeur, là c’est différent). Ainsi, il sera poussé à des choix, peu à peu, sans s’en apercevoir ni se sentir sous pression. Il en va de même pour tout autre point éducatif.

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