Les leçons de vie d’une fée

Bastien n’aurait jamais dû mettre sa fée protectrice en colère ! Car qui aime bien châtie bien… Et cette dernière compte bien jouer quelques tours malicieux à son petit protégé pour lui apprendre la modestie. Extrait de mon recueil d’histoires ludiques et philosophiques pour toute la famille « Les contes du Chat Farceur ».

Un petit vent frais chatouillant les narines de Bastien lui fit rouvrir les yeux. Intrigué, il regarda aux alentours : le garçon n’était plus dans sa maison. Son intuition lui dit qu’il avait bien tout lu jusqu’au dernier mot, et qu’une espèce de sortilège venait de se mettre en place. Il était à l’extérieur. Une rue, des maisons…

On aurait dit une ville. « En voilà une enquiquineuse. Elle m’a téléporté à côté de la maison. Quel intérêt ? ».

Tout compte fait, Bastien ne reconnaissait pas cet endroit.

D’ailleurs, était-ce une ville ou un village ? Difficile à dire. Il y avait un peu des deux. Bon, pas de panique, il ne devait pas être très loin de chez lui. Sa fée protectrice ne l’aurait tout de même pas envoyé de l’autre côté de la terre ! D’ailleurs, il entendit des voix et en comprit le sens : il n’était donc pas dans un pays étranger… encore qu’on parle français à Madagascar.

Une mère et sa fille arrivèrent au coin de la rue, avec la baguette du matin. Bastien s’approcha d’elles pour demander son chemin. Dès qu’elles le virent, elles s’arrêtèrent net. La fille poussa un cri. Effrayé, Bastien partit en courant sans trop savoir pourquoi. Etait-ce lui qui leur avait fait peur ? Il croisa ensuite un garçon de son âge, qui lui aussi sortait de la boulangerie (le dimanche matin, on ne croise que des gens sortant de la boulangerie). Lui aussi s’arrêta. Et éclata de rire en le montrant du doigt.

« En monstre ! Cette satanée fée m’a transformé en monstre! », songea Bastien en s’enfuyant de nouveau. Tandis qu’il courait, il entendait l’enfant rire encore. « Et elle m’a transformé en monstre rigolo apparemment. Mais en monstre tout de même. Que faire à présent ? ».

Bastien passa devant une devanture vitrée de magasin. Cette fois, c’est lui qui s’arrêta net. Il n’aurait pas eu envie de rire en se montrant du doigt, plutôt de crier d’épouvante. Car il n’était pas devenu un monstre… simplement, il n’avait plus le moindre vêtement sur lui. En pleine rue, un dimanche matin ! Il aurait encore préféré être en monstre. Car enfin, au jardin, dans la salle de bain ou sur une plage nudiste, d’accord. Mais ici ! Quitte à changer d’apparence, monstre ou pas, il aurait voulu être métamorphosé (*) en fourmi, ou même en microbe, afin que plus personne ne puisse le voir.

Où aller, où se cacher ? Où fuir, où ne pas fuir ?

Bastien était prêt à se jeter dans une poubelle s’il le fallait. Le destin lui-même avait décidé aujourd’hui de lui faire des farces… car sitôt qu’il eut pensé cela, le garçon aperçut une poubelle non loin de lui, en plastique, montée sur roulettes, de celles qu’on sort le soir et qu’on rentre le matin.

Se cacher dans une telle chose, tu ne l’as sans doute jamais fait mais tu devines bien que ce doit être très humiliant (*). Eh bien, le garçon le fit sans hésiter. Il y a quelques pages, tu te disais peut-être que Bastien avait de la chance d’avoir une fée pour copine. Le penses-tu toujours autant ? Bien sûr, tu pourrais me dire « Oui mais moi si Soutikhi était ma protectrice, je lui parlerais jamais mal. » Moui… en es-tu bien sûr à cent pour cent ?

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