Vouloir faire découvrir le land art à son enfant et en faire avec lui ? Superbe idée ! Mais attention, les enfants se découragent vite… Pour palier à cela…
– Ne voyez pas trop grand.
Il arrive qu’on se lance dans des œuvres un peu démesurées qu’on n’a pas le temps de finir. Ou bien on se décourage et on abandonne. Une œuvre allant d’un mètre (ou moins) à quelques mètres de diamètre est amplement suffisante. Si l’enfant se lasse, ne lui forcez pas la main.
Encouragez-le à achever l’œuvre avec vous, mais si vraiment cela l’ennuie laissez la création telle quelle.
Autrement, il risque de se dégoûter de ce loisir. Si possible, veillez à vous trouver sur un lieu où vous repasserez : vous pourrez ainsi finir l’œuvre un autre jour, voir son état. L’enfant peut aussi la montrer à la famille, aux copains… et s’il arrive qu’elle soit dégradée, il arrive aussi que quelqu’un la complète.

Si vous n’êtes pas certain du temps que vous passerez sur une œuvre, donnez-lui une forme à compléter. Exemple : une spirale. Si vous arrêtez sans l’avoir trop étendue, elle n’aura pas une allure d’œuvre inachevée. Si vous y ajouter quelques détails de-ci de-là, vous pourrez également arrêter quand vous voulez.
– Intégrez l’œuvre dans le paysage.
Il s’agit de land art, et non d’un simple dessin ou d’une simple construction. On se sert d’éléments d’un paysage afin d’embellir ledit paysage : l’œuvre ne doit pas faire « tache » dans l’environnement mais au contraire s’y intégrer parfaitement. Il est donc nécessaire de prendre du recul, au sens propre comme au figuré. Et s’il est possible d’imaginer à l’avance ce qu’on veut faire, il faut adapter son idée à l’environnement, harmoniser l’œuvre en fonction du décor naturel.
Invitez votre enfant, tel un peintre, à regarder l’œuvre en « construction », de plus loin (de quelques mètres à une quinzaine de mètres), en la considérant par rapport au paysage. De la même façon qu’un maître de la peinture peint près de sa toile, puis s’en éloigne régulièrement pour l’observer à quelques mètres de distance. C’est, là encore, un chemin pour forger le regard.
Au fur et à mesure des expériences, vous verrez qu’il est très intéressant de ne pas débuter l’œuvre tout de suite, mais plutôt commencer par s’imprégner du paysage. Chacun se promène, imagine des œuvres en différents endroits, imagine les éléments utilisés…
– Soyez simples.
Votre enfant risque d’être un peu irréaliste et d’avoir les « yeux plus gros que le ventre » ! Il risque de concevoir une œuvre complexe, sophistiquée, d’une taille démesurée. Bien sûr cela signifie qu’il a de l’imagination, de l’ambition et qu’il est artiste dans l’âme : tant mieux, il faut le valoriser. Mais les grandes œuvres de land art prennent parfois toute une journée à créer, voire plusieurs jours. Si votre enfant se décourage, il sera frustré par le demi-résultat.
Les plus belles œuvres de land art sont souvent les plus épurées…
…comme par exemple un tourbillon ou des cercles entrecroisés. Si votre enfant insiste, vous pouvez aussi le laisser se faire sa propre expérience, quitte à entreprendre quelque chose d’énorme et à abandonner en cours de route, afin qu’il constate lui-même ses limites. Qui sait, peut-être se révélera-t-il plus patient et pugnace que vous ne le pensiez ?
Si votre enfant souhaite réaliser une vraie grande œuvre, incitez-le à faire une création de type mandala. Autrement dit : une première structure de base (un tourbillon, des serpentins qui s’entremêlent, un rond…) et tout autour, d’autres ornements venant s’ajouter. Ainsi, lorsque votre enfant en aura assez, il n’y aura qu’à finir l’ornement en cours. Quoi qu’il en soit, une création toute simple fonctionne très bien.
– Embellissez sans dégrader.
Il s’agit bien entendu d’une activité écolo !

Pas question d’arracher des plantes, déloger des fourmis ou abîmer des arbres.
Veillez-y, car il y a un message dans le land art : on peut cohabiter avec la nature sans la détruire. Surtout si vos enfants sont en bas âge, rappelez bien ces règles dès le départ.
– Ne visez pas forcément la performance.
Erreur classique et bien pardonnable : votre enfant a simplement envie d’un résultat voyant. Comme par exemple un énorme monticule de pierres mises un peu n’importe comment, qui sera le plus spectaculaire possible. Pourquoi pas ? En tout cas pour un début. Car cela n’est pas nécessairement du land art. On peut comparer cela aux enfants creusant un « cratère » dans le sable avec leurs pelles : l’idée est de rigoler entre copains en faisant le trou le plus large possible, mais pas de faire de l’art. C’est un point de départ, mais par la suite, pour qu’il y ait art, il faut qu’il y ait recherche.
Ne vous étonnez pas si votre enfant cherche d’abord à faire un peu n’importe quoi tant que le résultat est voyant. A vous de l’amener pas à pas vers une sensibilité artistique. Si vous préférez ne pas le frustrer, un bon compromis consiste à joindre les deux : laissez-le tout d’abord construire son « œuvre », aidez-le, puis dans un second temps réfléchissez avec lui comment rendre cela plus beau, en y ajoutant par exemple des décorations, des petits chemins de cailloux tout autour…
– Inspirez-vous sans reproduire.
C’est une règle valable dans l’art en général, mais il est bon de la rappeler.
Visualisez avec votre enfant des œuvres de land art sur Internet (google images, sites spécialisés…)
…afin de vous donner des idées, mais n’allez pas imprimer une photo en vous donnant pour objectif de refaire la même chose. Il est utile de respecter des règles et des techniques, mais il ne faut jamais oublier l’indispensable part de création de l’enfant, qui doit être au centre.
– Immortalisez.
Si possible, ne partez pas sans avoir photographié l’œuvre. Même si celle-ci est en cours et que vous comptez revenir : on ne peut jamais savoir dans quel état on va la retrouver… Vous pourrez ensuite montrer les photos à la famille, pourquoi pas les poster sur des forums, réseaux sociaux, créer un blog… Tout ceci afin que votre enfant soit fier de ses créations. Cela décuplera sa motivation. Ceci dit, un point important : tout cela est à contrôler par les parents ! Sur le net, les « haters » sont nombreux, les internautes écrivant des commentaires orduriers et insultants sont légion, sur n’importe quel sujet ou création.
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