Quand se réveiller du mauvais pied… crée un effet en chaîne

On se lève parfois rempli d’énergie, prêt à démarrer la journée à cent à l’heure. Et puis parfois, rien ne va. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça. On râle, on peste. C’est ce qui arrive ce matin à notre héros… qui va en faire les frais. Début d’une histoire de mon recueil de nouvelles philosophiques pour toute la famille, « Les contes du Chat Fareur ».

Chapitre 1 — Un bien curieux anniversaire

Ce matin, Bastien se réveille de fort mauvaise humeur. Pourquoi ? « Parce que c’est comme ça ! » te répondrait-il avec rage. Il a passé une nuit épouvantable, ne parvenant pas à fermer l’œil. La voisine d’en face a encore fait la fiesta jusqu’à deux heures du matin : des rires, des chants, de la musique… in-su-ppor-table. Le voisin d’à côté a ronflé bruyamment jusqu’à sept heures.

Quant à son chat Touloulou, il s’est fait les griffes sur les pieds en bois du lit tout neuf que papa et maman lui ont installé le mois dernier. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a eu de l’orage. Les gens, les éléments, les animaux,

le monde entier semble s’être ligué contre le pauvre Bastien…

tout du moins, c’est là son sentiment.

« Idiot de chat ! » crie le garçon en prenant son chausson gauche pour le lui jeter au museau. A peine a-t-il esquissé le geste que Touloulou a déjà filé à l’autre bout de la maison. Les réflexes d’un humain encore à moitié endormi ne valent rien face à ceux d’un félin vif comme l’éclair. « Toi, tu perds rien pour attendre ! », marmonne-t-il entre ses dents.

Bastien aimerait aussi taper la voisine d’en face et le voisin d’à côté, s’il pouvait. Il ne valait mieux pas, les parents le puniraient jusqu’à ses dix-huit ans. Le garçon tente de se venger sur le chat, qui reste introuvable. Puis, Bastien ouvre les rideaux de sa chambre : le ciel est gris. Encore ! Il crie, tape du pied, tambourine contre les carreaux. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça.

Ce n’est pas que le petit bonhomme soit ainsi tout le temps. Heureusement ! J’aurais pu te conter un jour où il était aimable, la plupart des jours en fait, mais ç’aurait été bien moins rigolo. Surtout, c’est en ce matin précis qu’une histoire très, très spéciale va lui arriver. Au fond, le garçon a des raisons valables d’avoir passé une mauvaise nuit. Cela arrive à tout le monde.

Seulement, il arrive aussi à tout le monde de faire un peu la fête, ronfler trop fort ou se faire les griffes contre des pieds de lit. Heu, non, pas se faire les griffes contre des pieds de lit, sauf si on est un chat. Peu importe, ce ne sont pas des raisons de se mettre dans une colère pareille… n’est-ce pas ?

Mais pour Bastien ce matin, toutes les raisons sont bonnes.

Rien ne va, et il semble bien décidé à pester ainsi jusqu’au soir.

Maman l’appelle pour passer à table.

— Mon chéri ! Ton œuf à la coque est cuit et tes tartines sont grillééées ! Dit-elle en chantonnant.

— Tartines rien du tout ! Œuf rien du tout ! L’œuf est cuit, cui-cui, je suis pas un oiseau ! Les tartines sont des idiotes et les œufs à la coque des andouilles !

— Pardon ? Qu’est-ce que tu as dit ?

— Heu… Rien, rien…

La maman est en train de passer des fruits au mixeur : elle n’a pas bien entendu. Le garçon a eu chaud : dans la famille de Bastien on est gentils mais nerveux. La dernière fois que le garçon avait ainsi répondu à l’appel du petit-déjeuner, maman était montée à l’étage pour lui écrabouiller l’œuf dans les cheveux et les tartines sur les joues. Ne cherche pas : dans la famille de Bastien, on est ainsi.

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