« S’émerveiller » de tout ce que fait notre enfant ?

Tantôt, ce n’est pas tout à fait de bonne foi : on cherche surtout à l’encourager et le valoriser. Tantôt, on surcote vraiment la moindre de ses actions. Quoi de plus normal ? Pourtant, à une certaine dose, sincérité ou non, cette attitude comporte des risques…

D’un extrême à l’autre ?

Généralement, c’est un défaut parental qu’on applique surtout lorsque l’enfant est tout petit. Il arrive qu’on pratique ensuite l’inverse. L’enfant faisait des merveilles quand il n’était qu’un poupon et ramenait des gribouillis réalisés au feutre, et une fois ado il n’a plus que des attitudes qui agacent avec ses pantalons taille-basse et ses goûts musicaux cacophoniques.

Ces erreurs viennent pourtant d’un désir sincère de faire évoluer son enfant. Dans l’éducation c’est toujours ainsi : l’enfer est pavé de bonnes intentions, on ne cherche jamais à mal faire… mais ce n’est pas pour ça qu’on fait bien.

Lorsqu’il est petit, on cherche à encourager sa créativité.

Lorsqu’il est plus grand, on tente de l’écarter de cet amour du mauvais goût qu’ont beaucoup d’ados et de préados.

Seulement, aucun de ces deux extrêmes n’est bien efficace, pas plus que le fait de viser entre les deux. Vous devez surtout développer un regard ouvert, bienveillant et critique sur ce que fait votre enfant. Critique ne veut pas dire cassant. Ouvert ne veut pas dire que vous devez aimer tout ce qu’il fait.

Alors comment faire ?

Les quatre attitudes au top

1 . Tout d’abord, il n’y a

aucune raison que vous donniez sans arrêt votre avis sur tout.

Ce que dit, fait, pense votre enfant a une raison d’être allant bien au-delà de votre opinion. Vous pouvez très bien considérer ce qu’il fait, l’interroger, vous y intéresser sans nécessairement y porter un jugement, quel qu’il soit… ni même forcément un avis ou une opinion. Même sans parler d’éducation, c’est un défaut de notre société moderne : on imagine qu’on doit toujours avoir un avis sur absolument tout. Apprenez à être dans l’écoute et l’intérêt de ce qu’il pense, fait, aime. Il n’est pas indispensable d’aller plus loin !

Mais par ailleurs…

2 . …Apprenez à prendre du recul. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ?

Vos jugements sont faussés du fait que tel ressenti vienne de votre enfant.

Jugement faussé en excès de positif ou de négatif, selon le moment. Entraînez-vous à imaginer que cela vient de quelqu’un d’autre, rien qu’un instant. Exercice peu évident au début, mais qui aide à adopter un regard plus lucide. C’est très important, car bien des enfants se prennent presque pour des génies tant ils sont congratulés par leurs parents… parfois jusqu’à tard ! La vie se charge ensuite de leur faire découvrir la dure réalité, et la chute est parfois rude.

Mais prendre du recul, c’est également développer votre esprit d’analyse. Votre enfant va forcément aimer et éprouver de l’intérêt pour des choses qui vous laissent de marbre. Qui, d’apparence, vous semblent sans intérêt. Inutile de faire mine d’aimer ! Seulement, si vous estimez que tel ou tel goût / pensée / activité est sans intérêt, c’est qu’il y a quelque chose qui vous échappe.

A vous de décortiquer, vous intéresser afin de mieux comprendre l’enfant.

Echangez, posez des questions, vivez cette activité avec lui. Peut-être acceptera-t-il avec plaisir, peut-être préférera-t-il rester dans son monde. L’essentiel est qu’il sache que la porte est ouverte, et surtout que vous ne rejetez pas ce qu’il aime. Nos goûts sont une partie de nous-mêmes.

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