Le yoyo est un jouet qui monte et qui descend. C’est sa nature : lorsqu’il est en mouvement, toute montée entraîne une descente et vice-versa. On utilise souvent ce mot pour des allégories sur les comportements humains. Généralement, le terme est employé pour l’alimentation. Faire le « yoyo » revient alors à perdre sans arrêt du poids… et à regagner sans cesse les kilos perdus. On l’emploie également, quoique plus rarement, dans le domaine du psychique. Faire du yoyo revient alors à être joyeux, bienheureux… et peu après déprimé, angoissé. Parfois, on diagnostique cela comme de la bipolarité. N’étant pas médecin, il ne m’appartient pas de définir clairement quand commence et où s’arrête la bipolarité… à vrai dire, les professionnels eux-mêmes ne sont pas d’accord entre-eux, et mettent parfois beaucoup de temps à rendre le bon diagnostic (parfois des années). Je ne les juge pas ! Il n’y a rien de plus complexe que l’univers de l’esprit.
Ce mode « yoyo » peut mener à des changements très brusques.
Parfois, on peut changer d’humeur d’un instant à l’autre.
Et re-changer de nouveau, puis re-changer encore. Pour soi-même comme pour l’entourage, ce peut être invivable ! Surtout que cela survient sans crier gare et sans raison apparente. Pourquoi donc à tel moment plutôt qu’à tel autre ? Pourquoi, alors que rien ne le laissait présager ?
Peut-être qu’au final, tout cela est moins mystérieux qu’il n’y parait…
Le subconscient : une plante qui pousse lentement, sans qu’on ne la remarque
L’être humain est complexe, tant au niveau du corps que de l’esprit. L’un est d’ailleurs intimement lié à l’autre. Notre Moi profond est toujours en mouvement, même lorsque l’on a l’impression que rien ne se passe. Pour en comprendre le fonctionnement, on peut comparer cela à une vie de couple :
. Martine et Franck vivent ensemble depuis plusieurs années. D’un point de vue extérieur, tout se déroule au mieux. Mais des mésententes et incompréhensions, apparues dès le début, n’ont pas été réglées…
. Tout continue à aller pour le mieux. Là encore, en apparence. Les divergences ont en fait pris d’énormes dimensions. Le couple se le cache, et le cache aux autres.
. Une petite dispute anodine dégénère : le couple se sépare, ou bien se dispute très violemment et tout est remis en question.
Le subconscient agit de même.
Généralement au départ, on sait plus ou moins ce que l’on souhaite, de quoi on a besoin (pas toujours cependant). Et puis, on étouffe son Moi. On n’y prête pas attention, on s’efforce de le laisser de côté. Par exemple on n’est pas épanoui dans ses études, mais on écarte le problème. La frustration grandit, grandit… jusqu’au moment où elle explose. Puis, on oublie de nouveau. Le problème est encore intériorisé, une fois de plus. Il s’amplifie… jusqu’à exploser encore. Et ainsi de suite. C’est ce qui explique souvent toutes ces « mystérieuses » sautes d’humeur. Si on les analyse froidement, elles sont en réalité plus logiques qu’on ne le pense.
On a un boulot qui ne nous plaît pas / on ne suit pas le chemin qu’on voudrait / on manque d’exercice / on reste trop renfermé sur soi / on vit avec quelqu’un avec qui ça ne colle pas…
Des faits simples, si simple qu’on n’y songe pas. D’une part car ça paraît trop évident et qu’on aime se compliquer la vie (et se faire des mystères), d’autre part car ça ne semble pas logique. Prenons l’exemple du travail : si on a un travail qui ne nous épanouit pas, il ne nous épanouit pas toute la semaine et à longueur d’année. En principe, il n’y a donc pas de raison pour que cela nous fasse « péter les plombs » plus à un moment qu’à un autre.
L’instant de « l’explosion » est impossible à prévoir car l’humain est une machine complexe. Mettez du riz à bouillir dans une casserole et couvrez-la, saurez-vous prévoir à quelle seconde précise l’eau va déborder ? Sans doute pas.
C’est le même système pour le subconscient : ça gonfle, ça amplifie… et lorsqu’on s’y attend le moins, ça déborde.
Chemin de vie : l’élément numéro Un, persistant et omniscient
Nous avons tous et toutes un chemin de vie à réaliser. Nous pouvons le réaliser… ou passer à côté. Même lorsque l’on tarde, il n’est jamais trop tard. Quel est le vôtre ? Je l’ignore. Votre subconscient le sait, ou tout du moins le ressent, le perçoit. Il ne sait pas précisément quoi, mais il vibre selon ce que vous lui offrez. Il vous apportera bonheur ou malheur. On peut le tromper ou l’ignorer pendant un temps. Parfois, un temps assez long. Mais si vous vous détournez de votre chemin de vie, il reviendra toujours à la charge.
Non pas comme un adversaire. Il intervient de la même façon qu’intervient un rhume. Un rhume n’est pas une « attaque » : c’est un témoin. La conséquence, par exemple, d’une exposition trop prolongée au froid. Le subconscient couve vos soucis irrésolus, et les fait émerger de temps à autre. De votre côté, vous avez préparé des défenses. Vous avez tout fait pour que vos problèmes existentiels (ceux qui se rattachent à votre chemin de vie) n’apparaissent plus. C’est inutile : ils réapparaîtront tôt ou tard ! Et mieux vaut tôt que tard. Faire le « yoyo », c’est avoir en soi tant de frustrations que votre subconscient se voit forcé de l’extérioriser de plus en plus souvent.
Songer chaque jour à son chemin de vie, y œuvrer véritablement coûte que coûte, c’est travailler sur le fond. Ne plus chercher à se mettre de « pansements », mais guérir le mal à la racine.
Savoir anticiper les « pétages de plomb »
Vous faites le yoyo ? Tout d’abord, sachez l’accepter. Ce n’est qu’ensuite que vous pourrez évoluer. Lorsque vous ne le nierez plus, vous parviendrez déjà à mieux gérer les sautes d’humeur. Par ailleurs, prévenez votre entourage et acceptez de lui en parler. Enfin, lorsque cela arrive, adoptez des réflexes. Par exemple, dites que vous avez besoin de vous calmer et isolez-vous un moment. Ou bien faites une pause (quelques pas, un verre d’eau…).
Optimisez au maximum les bons moments
Faire le yoyo signifie qu’on saute de mauvais moments à de bons moments. Les bons moments sont à optimiser le plus possible ! Le souci est que lorsque l’on fait le yoyo, on est si soulagé d’être enfin dans un bon moment qu’on a tendance à se perdre dans des activités agréables mais un peu vaines et futiles (pour plus de détails sur ce point, lire ou relire « Bien-être : le casse-tête du « bon » moment »). Alors qu’on aurait tout intérêt à travailler sur soi. Lors de vos bons moments, OUI bien entendu, faites-vous plaisir autant que vous le souhaitez. Mais aussi et surtout, profitez-en pour travailler sur votre chemin de vie. Vos projets, vos rêves, vos ambitions… Optimisez ainsi chaque heure de bonheur vécu : vous rendrez chaque instant encore bien plus efficace. N’oubliez pas de lire ou relire l’article cité plus haut afin de bien compléter cet apprentissage !