Quel est notre pire ennemi ? Notre adversaire le plus féroce ? Pour trouver la réponse, il faut d’abord voir quel type d’ennemis (si tant est qu’on puisse parler d’ennemis) nous rencontrons au cours de notre existence. Voyons cela d’un point de vue très général, et mettons qu’un adversaire puisse être une personne, un sentiment, une émotion ou un événement.
On ne compte alors que deux types d’ennemis : l’ennemi extérieur et l’ennemi intérieur.
L’ennemi extérieur : plus « contrôlable » qu’on ne le pense ?
Lorsque l’ennemi extérieur frappe, les conséquences peuvent être très diverses. Tout dépend avant tout de la façon individuelle dont on le perçoit. Ce peut être un accident, une mauvaise nouvelle, un méfait, une parole méchante… Bien sûr, certains faits provoquent de gros dégâts quels que soient notre perception (un bras cassé reste un bras cassé, aussi « zen » que soit notre regard). Mais même dans ce type de cas, là encore notre réaction personnelle joue pour beaucoup. On peut ainsi noter que :
. Pour bien des mésaventures, le fait même qu’on les considère ou non comme telles provient avant tout de notre perception. On peut se faire une montagne d’un petit rien et s’en traumatiser, on peut également le prendre à la légère, ou avec le sourire. Certes, ce ne peut être le cas pour tout. Mais si on y réfléchit bien, c’est le cas pour de nombreux petits malheurs. Parmi ceux qui chutent, il y a ceux qui en rient et ceux qui en pestent…
. Les échecs et mauvaises nouvelles, qu’elles quelles soient, peuvent être autant de leçons enrichissantes à tirer pour évoluer dans l’existence. Même s’il s’agit d’un accident grave ou de la perte d’un proche. Ce n’est évidemment par pour cela que la mauvaise nouvelle en devient une bonne. L’idée est plutôt d’utiliser nos épreuves pour nous améliorer. Quand un gros malheur surgit, la place est tout d’abord occupée par l’émotionnel. Puis, il faut dépasser le stade de l’émotionnel pour passer à celui de la réflexion.
. Pour bien des évènements, certains paramètres dépendent non seulement de notre état d’esprit, mais également de notre organisation personnelle. D’accord, ce ne sera pas le cas pour le jour où l’on sera frappé par la foudre. C’est davantage le cas lorsque l’on tombe malade ou qu’on entre en conflit avec son prochain.
On ne peut donc tout contrôler de cet « ennemi » extérieur. On a toutefois une certaine emprise sur lui, et en de nombreuses situations.
L’ennemi intérieur : le véritable adversaire, imprévisible et omniprésent
Cet « ennemi » là est certainement bien pire. Il n’a pas de nom. On le surnomme parfois amertume, haine, colère, détresse, manque de foi, jalousie, incertitude. Les religieux y voient parfois un démon intérieur, ou la possession du Malin. Cet adversaire nous ronge de l’intérieur. Tenace, il peut surgir à tout moment, voire même nous habiter sans jamais nous quitter. En tout cas, il s’accroche ! Et amplifie considérablement le poids de la moindre petite épreuve que l’on a à vivre.
Un avantage, cependant : on peut en fait avoir bien plus de contrôle sur cet ennemi intérieur que sur tous les évènements extérieurs. En travaillant sur soi, en mettant à l’épreuve sa matière grise, ses sentiments, son amour, en renforçant tout ce que l’on a de beau en son être, on peut amoindrir ce mal qui nous ronge, voire même le vaincre. C’est cet adversaire qui est à considérer en tout premier lieu, car c’est lui qui pousse tant de gens dans l’abîme.
Ennemi intérieur et extérieur : loi du Yin-Yang, vases communicants
Les conséquences des évènements extérieurs dépendent en bonne partie de notre être intérieur. (Exemple : une mauvaise nouvelle survient. Tout dépend de la façon dont on « l’encaisse », et de la manière dont on la surmonte).
Notre être intérieur nous amène à mettre différentes choses en place (consciemment ou non) qui décident d’un certain nombre d’évènements extérieurs. (Exemple : lorsqu’on est constamment aigri, on met tout en œuvre, le plus souvent inconsciemment, pour que nos rapports avec les autres soient détériorés).
En somme, l’un ne va pas sans l’autre : l’intérieur et l’extérieur sont interconnectés, à la fois indépendants et mélangés, comme on le voit dans le signe du Yin-Yang.
Attentats… L’ennemi intérieur au cœur d’un monde fractal
Quel est donc le rapport avec les évènements actuels ?
C’est simple : nous sommes dans un univers fractal. Une forme fractale est une forme géométrique constituée d’elle-même. Plus on zoome sur la forme, plus on retrouve… la même forme. Plus on s’en éloigne : pareil. Ainsi, ce que l’on trouve à sa propre échelle personnelle (ce que l’on trouve en soi, nos fonctionnement individuels) se retrouve également à l’échelle d’une région, d’un pays, d’un continent. De même que les cycles se déroulant sur une année ont tendance à se dérouler également sur un siècle ou un millénaire.
Si le pays a été frappé aussi fort, c’est bien parce que nous avons eu affaire à des ennemis intérieurs. Non pas des personnes qui étaient à la base nos ennemis, mais qui ont décidé de le devenir.
D’où vient cet ennemi intérieur ?
Question complexe…
Si rien de tout ce qui est survenu n’est de notre faute, c’est le fonctionnement de notre société qui a notamment entraîné tout cela. On le constate lorsqu’on observe le parcours d’un terroriste, mais également celui d’un tueur en série ou d’un pervers. En fait, les différents parcours ont souvent bien des points communs : désœuvrement, vie en zone de non droit, vie dans la rue, chômage, misère, isolement. Bien entendu, ce ne sont pas des excuses. 99,9 % de celles et ceux subissant ces maux ne deviennent pas des monstres. Néanmoins, lorsque l’ennemi vient de l’intérieur, il est essentiel de réfléchir au fonctionnement de notre société, afin que celle-ci ne prépare pas, malgré elle, dès à présent, les monstres de demain. Si nous parvenons à maîtriser notre colère et notre chagrin, peut-être nous mettrons-nous peu à peu sur la voie d’un monde meilleur.