Criminels : monstres en puissance ou âmes égarées ?

Nous sommes dans une période de crimes. Non pas qu’au fond, le crime soit mondialement plus présent qu’autrefois. Á ceux qui en doutent, jetez juste un œil aux deux guerres mondiales, au massacre Hutu-Tutsi. ou même au nombre de tués par balles aux USA cette année. Le crime est surtout plus symbolique et médiatique.
Symbolique : car tout acte terroriste veut frapper des symboles. Symbole d’une nation, d’une couleur de peau, d’une religion, d’une oligarchie. Il veut frapper de façon totalement inhabituelle et choquante, la plus choquante possible. Il veut terroriser, et il y parvient.
Médiatique : car l’information circule plus vite que son ombre. Les médias eux-mêmes ont du mal à la contrôler. Tout circule à une vitesse qui dépasse l’entendement, et tout peut prendre d’incroyables proportions. L’importance intrinsèque d’un événement a été remplacée par l’importance artificielle que l’espace médiatique lui donne.
Nota Bene : et je ne parle pas que des journaux et chaînes de télé. Avec les réseaux sociaux, aujourd’hui tout un chacun est un média.

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Lorsque le criminel nous ressemble…

J’aimerais revenir sur les principes de la criminalité, qui ont été évoqué notamment dans mon article « Réaliser ses désirs, oui mais… et les désirs négatifs ? ». Une personne commettant des actes atroces est-elle, dans l’absolu, un monstre ?
Je ne le pense pas. Pourtant, le mal existe, et en tout un chacun encore. Le mal pour le mal existe également. En tout être humain sommeille le plaisir de dominer, de détruire, de faire souffrir. Á des degrés très différents… D’ailleurs, nous tous avons fait le mal d’une manière ou d’une autre, et ferons-nous de nouveau preuve de méchanceté ou de médisance. Cependant, 99,9 % d’entre-nous contrôlons ces désirs et agissements malsains. Nous tentons de nous améliorer, de corriger nos erreurs. Nous regrettons d’avoir mal agi, et pouvons même demander pardon, tout comme pardonner. Heureusement !

Qu’est-ce qui pousse donc les criminels à ne pas faire comme nous ? Tout d’abord, considérer le mal en chacun (haine, pensées noires, mauvais agissements…) c’est admettre que tout criminel, avant de commettre ses méfaits, est un humain comme un autre. Avec ses joies, ses peines, sa gentillesse et sa méchanceté. Même dans les parcours les plus cauchemardesques (tueurs, violeurs…) on ne trouve jamais uniquement de la méchanceté. En certains moments, les pires crapules ont fait preuve de générosité, de compassion, de tendresse. D’où par la suite les témoignages incrédules de la famille et des amis. Telle personne s’avère être un tueur de nuit et un bon père de famille de jour. C’est bien parce que le criminel nous ressemble que nous cherchons tant à l’éloigner de nous : « c’était un malade » / « un total déséquilibré » / « il souffrait de graves troubles » / « ce n’est pas un être humain », etc.

Le mal commis : un déséquilibre mal interprété ?

En fait, j’ai une théorie. Je pense que tout ce qui est en nous est présent pour nous mener vers :
. Le bien,
. Le mieux,
. Le beau,
. Le vrai.
Mêmes les pensées les plus inavouables, folles et violentes. De tels sentiments viennent d’un déséquilibre. Par exemple, le désir de détruire et dominer est biologique. Car nos ancêtres ont dû se battre pour survivre. L’envie de vol vient souvent d’une frustration : on pense (illusoirement) que l’on sera plus heureux si on obtient ceci ou cela. L’envie de violence vient souvent d’un manque de considération : on se sent peu sûr de soi, on a l’impression de ne pas exister… en étant violent, on a le sentiment de devenir quelqu’un. C’est pour cela que le mal finit souvent par nous rendre meilleur. C’est en tout cas son objectif.

Pourquoi se plonger dans le mal-être plutôt que s’en extirper ?

Face à un désir malsain, on a alors 3 choix :
– On le nie. Ce qui est imprudent, car il risque de rester en soi, de s’amplifier et de finir par exploser.
– On l’accepte, tout en souhaitant l’éliminer. On cherche donc à mieux agir, mieux se connaître, travailler sur sa bienveillance…
– On l’accepte, tout en s’y complaisant. Cela nous est tous plus ou moins arrivé. Mais le principe est le même, des petites mesquineries jusqu’aux actes les plus gravissimes.

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En certains cas très précis (problèmes psychiatriques très graves à la naissance), je peux concevoir que cela ne joue pas, et que cela vient avant tout d’un problème de chromosomes. Ceci reste rare. Dans la majorité des cas tout est question de choix. Mais pas uniquement… Tout est également question de circonstances.

D’où vient l’accomplissement de sentiments aussi malsains ?

Je ne suis pas prophète en mon pays, et ne peut lancer que des suppositions. L’origine du mal (ou plutôt de l’action liée au mal) est un sujet très intéressant sur lequel je reviendrai. En résumé, je pense que l’acte vient en grande partie d’une addition de circonstances malheureuses. Avoir un esprit tourmenté ne suffit pas à commettre des crimes. Mais…
. Un esprit faible
. + Une enfance difficile
. + De mauvaises influences
. + Être souvent tombé au mauvais endroit, au mauvais moment
. + Des épreuves difficiles de vie
. + Une personne très manipulatrice qui vous a repéré…
…est un des « cocktails » empoisonné pouvant mener à l’action. Du reste, je ne pense pas que les criminologues me contrediraient.

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Un élément qui pourrait interroger chacun sur le libre-arbitre. Autre sujet très prenant sur lequel nous reviendrons. En attendant, vous pouvez lire ou relire, notamment, mes 2 articles liés à celui-ci : « Réaliser ses désirs, oui mais… et les désirs négatifs ? » et « Que se passe-t-il dans l’esprit d’un terroriste ? ».

Considérer qu’une personne faisant le mal est simplement un malade est trop simple… mais surtout trop pessimiste. En considérant le cheminement d’une belle âme, à la base, qui est partie à la dérive, on peut réfléchir à une société plus droite et plus juste, dans laquelle les êtres n’auront plus l’occasion d’aller dans de tels extrêmes.

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