Quand le changement apporte souffrance

Une existence dans laquelle rien ne bouge n’est pas bien folichonne… La vie a besoin d’étincelles, de mouvement. Même si elle a aussi besoin d’habitudes et de rituels. Lorsque l’on a le sentiment de ne pas suivre son Chemin de Vie, on est en recherche de changement, d’évolution. Voyager, connaître de nouvelles personnes, changer de métier, de lieu de vie. Changer ses habitudes, ses fréquentations, étendre le champ de ses connaissances. En faisant tout ceci, on est à la recherche de soi-même. On pense que le quotidien que l’on vit ne donne pas toute la mesure de notre personne, que l’on mériterait mieux, ou tout du moins quelque chose de différent. Simple vue de l’esprit ? Sans doute pas. Si on le ressent ainsi, ce n’est certainement pas sans raison.

Généralement, on réagit alors de trois façons :

– Soit on se contente de se poser des questions, sans vraiment chercher à y répondre ou à apporter des changements. Au final, on poursuit son train-train quotidien, le même que d’habitude. On étouffe ses frustrations, ses envies d’ailleurs… qui restent alors dans le subconscient et grandissent peu à peu. C’est ce qui amène un jour ou l’autre ces fameux « burn out » ou « pétages de plombs » que nous avons tous connus, ou tous entendu parler.

– Soit on se cherche des alibis : on apporte quelques petites touches de changements, histoire de se dire « je l’ai fait, j’ai changé quelque chose. Maintenant tout va bien, je peux avoir l’esprit tranquille ». Par exemple, si on est angoissé d’avoir un rythme métro-boulot-dodo, on se force à sortir un peu plus, quelques semaines de suite.

– Soit on se fait violence et on cherche à apporter de vrais changements au quotidien. Si on est célibataire, on se met en quête de faire des rencontres. Si on est dans un métier barbant, on réfléchit aux formations disponibles ou on fouille les annonces d’emploi. Etc, etc.

Il n’est pas compliqué de deviner que la troisième réaction est de loin la plus judicieuse. Porteuse d’espoirs et de promesses, elle comporte également des risques.

Plus le changement se fait attendre, plus le défi est de taille

Avant de se décider à un ou des vrais changements dans la vie, il arrive qu’on ait laissé reposer le tout des années durant. Mois après mois la frustration a grandis, habitée par cet espoir : « Un beau jour je me déciderai. Un beau jour je ferai ceci, et tout ira mieux ». Plus le temps passe, plus la frustration et l’espoir sont conséquents. De fait, c’est un cercle vicieux : la crainte d’échouer s’amplifie également, et on ne cesse de reporter la décision du changement ! Et puis un beau jour, enfin… on s’y met.

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On débute alors une période non pas risquée ou dangereuses, mais délicate. Il faut garder la tête froide, ne pas se précipiter, savoir s’analyser et prendre du recul. Prenons l’exemple d’un changement débuté de façon trop inconsidérée :

– Marre de ce travail ! J’ai besoin d’en changer. Je me le dis et me le répète chaque semaine…
– Un jour, je me décide enfin : un week-end, je me mets à chercher, chercher des pistes, des annonces, chercher encore…
– Je m’aperçois que rien ne me correspond. Soit c’est trop loin, soit je n’ai pas les diplômes requis, soit… rien ne va ! Pourtant, je n’y mets pas de mauvaise volonté : j’ai vraiment le désir de changement.
– Je recommence la semaine déprimé, et le week-end suivant je ne me remets presque pas à mon projet.

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Quand le sort semble s’acharner sur les tentatives d’évolution personnelle

D’autres éléments peuvent brimer encore plus :

. Un entourage décourageant. Malheureusement, ça arrive ! Et ce peut être extrêmement douloureux à gérer. Si votre conjoint(e) est craintif(ve) et vous dit que tel ou tel projet n’est pas une bonne idée et qu’il vaut mieux laisser tomber ou reporter à plus tard, cela aura sur vous un effet dévastateur.

. Le discours ambiant : lorsque les médias, les collègues, les amis, les connaissances, ne parlent que de la conjoncture déprimante. Là encore, tout ceci ne fait que tirer vers le bas.

En fait, toute période d’initiatives peut entraîner de nouvelles souffrances et frustrations. C’est pour cela que c’est une période si délicate à gérer. Parfois, le sort semble s’acharner sur soi…

. Célibataire depuis trop longtemps. On sort et on chercher à faire des rencontres ? Toutes s’avèrent décevantes.
. On a envie de déménager. Un coup d’œil sur les annonces ? Tout semble trop cher.
. On est au chômage depuis trop longtemps. On prend un un job ? Celui-ci se passe mal.
Etc, etc.

Ce peut être le cas autant pour les grands changements que les changements plus anodins. Exemple : vous avez toujours rêvé d’apprendre le piano. Après des années, vous vous inscrivez enfin à un cours. Le professeur ne vous plait pas, est peu pédagogue : n’ayant pas confiance en vous, vous vous agacez et ne parvenez pas à progresser.

Je me souviens d’un amie fortement dépressive, qui après avoir été longtemps sans travail en avait enfin repris un depuis quelques mois. La félicitant, elle me répondit qu’en fait, elle estimait souffrir plus encore maintenant que du temps où elle se morfondait dans son appartement à ne rien faire.

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Il n’y a rien d’anormal à cela. Avant toute période d’initiatives, prenez conscience que la vie n’est pas simple, que l’esprit est un organisme complexe, et qu’on ne peut prévoir d’emblée la quantité de bien-être ou de souffrance que tel ou tel changement apportera.

5 conseils pour aller vers le changement en toute quiétude

– Ne rien faire à la va-vite ! Se lancer d’un coup dans un projet sans réfléchir est le meilleur moyen de le faire échouer, ou d’en être déçu. Il faut prendre conscience qu’un changement ne s’apporte pas du jour au lendemain : dans la vie on évolue par petites touches. On prend du recul, on réfléchit. On s’organise… Par exemple, pour une envie de déménagement, on s’interroge d’abord sur nos envies. On sélectionne différents pays, ou régions. On s’informe, on prend conseille, on fouille des informations. Bref, on met son projet en place peu à peu, sans chercher pour autant à le préparer interminablement pendant des décennies, au contraire on est réaliste et on en recherche de concrétisation.

– Connaître les schémas du mental. Le mental adore la routine. Même si vous êtes dans une routine barbante et démoralisante, vous y avez trouvé à force une sorte de confort sécurisant. Vous vous sentez « bien » dans votre mal-être. C’est fou, mais c’est ainsi. Aussi, attendez-vous à ce que vos initiatives vous amènent beaucoup de troubles. Vous ne saurez plus trop où vous en êtes, vous vous sentirez perdu. Ce n’est pas grave, c’est normal ! Ce n’est qu’une étape, qui peut durer plus ou moins longtemps. Persévérez.

– Être et rester concret. Ne faites pas de plan sur la comète ! En tout cas, pas tout de suite. Voyez ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Laissez parler vos émotions, vos désirs, mais ancrez-les dans le réel, sans catastrophisme. Si tout n’est pas possible, beaucoup est possible. Surtout, inspirez-vous des autres ! Étudiez les parcours de ceux qui ont changé leur existence et qui racontent cela dans des livres, sur leurs blogs, dans des forums… Soyez également attentif à tout ce qui existe, les lois, subventions, groupes, services d’aides.

– Soyez continu. Le monde change et évolue, soyez attentif à son évolution. Ne vous contentez pas de vous renseigner en tel domaine une fois par an. Si vous voulez monter une entreprise et qu’une nouvelle loi est votée le mois prochain facilitant grandement la création d’entreprises, sachez saisir l’information au vol !

– Soyez ordonné. N’essayez pas de tout faire à la fois. Une foule d’idées risque de vous venir à l’esprit, et vous ne saurez pas trop par quoi commencer. Réfléchissez posément, prenez des notes. Écrivez ce qui est réalisable le plus immédiatement, ce qui va prendre un peu plus de temps, et ce qui va peut-être prendre plusieurs années. Faites-vous un programme ! N’oubliez pas, par ailleurs, que tout est lié. Si vous ne faites jamais d’exercice, peut-être que votre manque d’entrain à chercher un nouveau travail peut venir, entre autres, de là. Mettez-vous à faire un peu de sport quotidiennement, plus une vraie fois par semaine. De petits changements apportent du bien-être, et peuvent aider aux plus gros changements.

Même si tout cela apporte souffrance et confusion, si vous êtes sur le bon chemin, le jeu en vaut la chandelle. Acceptez la situation, elle s’améliorera peu à peu.

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